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Nommer pour apprivoiser : identifier les émotions pour réduire le stress et l’anxiété

Posted May 3rd, 2021 in Actualités, leadership éclairé, 2021

Dr Bruce Freeman, directeur de l’expérience patient, dentalcorp


J’étais tellement fou de rage, je ne voyais plus clair.

Il était aveuglé par l’amour.

J’ai réfléchi à l’origine de ces expressions après avoir lu un merveilleux article intitulé Tame Reactive Emotions By Naming Them de Mitch Abblett. Je lis beaucoup sur le fonctionnement de notre cerveau en ce qui concerne la gestion de nos émotions et je vais vous faire profiter de mes recherches sous la forme de quelques conseils rapides et faciles pour apporter un peu plus de calme dans votre vie.

Le docteur Dan Siegel est l’auteur de l’expression « nommer pour apprivoiser ». Selon le psychologue David Rock, « lorsque vous ressentez une tension interne et une anxiété importantes, vous pouvez réduire le stress jusqu’à 50 % en remarquant simplement votre état et en le nommant ». Abblett explique en outre que si nous pouvons voir l’émotion, nous n’avons pas besoin d’être l’émotion. Remarquer et nommer nos émotions permet de créer une certaine distance entre l’émotion et les sentiments intenses qui l’accompagnent.

Nous devons reconnaître nos émotions au moment où elles se produisent. Les émotions sont des bouffées d’énergie en nous; les ignorer leur donne du pouvoir. Une psychologue que je connais, la docteure Sandra Palef, dit toujours que ce sont les sentiments, et non les pensées, qui nous guident dans notre vie et que nous les ignorons à nos risques et périls. Imaginez que vos émotions sont un ballon et que chaque fois que vous essayez de le pousser de côté, il se remplit de plus en plus d’air jusqu’à ce qu’il éclate. La moindre provocation peut vous faire exploser. C’est votre amygdale, qui peut être considérée comme le détecteur de fumée de votre cerveau, qui sonne l’alarme. Cette partie du cerveau nous avertit d’un danger imminent, mais elle est aussi responsable de nos explosions inutiles. Le fait de nommer une émotion nous permet de faire une pause et d’utiliser notre respiration pour nous calmer, nous faisant passer d’un état de combat ou de fuite à un état où le lobe frontal a une chance de se mettre en action et de donner un sens à la situation qui fait monter notre pression sanguine en flèche.

Respirer pour devenir plus calme

Abblett parle de la façon dont nos émotions peuvent être comme une main devant notre visage, qui nous consume et qui nous empêche de voir clairement ce qui se passe. Grâce à la respiration, au cours de laquelle nos expirations sont plus longues que nos inhalations, nous revenons à un état de calme relatif où nous pouvons évaluer plus clairement la situation. Le but de la respiration profonde est d’endiguer la marée des hormones du stress, de sorte que nous puissions à nouveau être sous le contrôle du système nerveux parasympathique, permettant des interactions cordiales avec les autres, par opposition au système nerveux sympathique qui permet à nos émotions de dominer le moment. L’article d’Abblett contient un exercice utile, décrit ci-dessous.

Voici un possible effet domino des pensées réactives qui pourrait se manifester pour vous :

  • Un événement se produit 
  • Votre corps se raidit, se tend
  • Vous vous dites : « Je n’arrive pas à y croire! »/ « Ils ont tellement tort! »/« Ça ne devrait pas être le cas! » 
  • Vous vous sentez en colère, triste, frustré, humilié, etc.
  • Votre corps se raidit et se tend encore plus
  • Vous vous décidez : « Ça y est, je vais exploser! »

Et maintenant, nommer l’émotion juste après que le corps se raidit, s’emballe ou vous avertit d’une manière ou d’une autre qu’il est bouleversé :

  • Vous vous dites : « Mon corps me signale que je suis en colère, triste, etc. » (inspirez profondément et lentement)
  • Vous reconnaissez : « Je pense que c’est bouleversant. » (expirez lentement)
  • Vous vous sentez, « en colère . . . colère . . . colère . . . » (inspirez profondément et lentement)
  • Votre corps ralentit (expirez lentement)
  • Vous vous sentez, « triste . . . triste . . . triste . . . » (inspirez profondément et lentement)

Les séquences soulignent l’importance, comme nous le savons grâce au yoga, de ne pas laisser l’esprit et le corps se déconnecter. Le yoga consiste à relier la respiration au mouvement, en aidant l’esprit et le corps à travailler en tandem lorsque nous nous préparons à la méditation, où nous tournons notre attention vers l’intérieur, vers un seul point de concentration, loin de l’information perçue par nos cinq sens. Le travail du yoga et de la méditation entre en jeu non seulement lorsque nous sommes sur nos tapis, mais aussi lorsque nous sommes confrontés à des défis quotidiens et au choix de la manière de réagir. C’est à ce moment critique que nous avons la possibilité de mettre en pratique les leçons que nous avons tirées du mouvement, de la respiration et de la médiation pour faire le bon choix, en nous assurant que notre esprit et notre corps travaillent à l’unisson, et non pas l’un contre l’autre.

La philosophie du yoga explique que nous naissons avec des schémas mentaux et émotionnels appelés samskaras, qui représentent nos comportements par défaut. Heureusement, la neuroplasticité vient à la rescousse, car les recherches montrent que nous pouvons reprogrammer notre cerveau. Bien entendu, cette pratique prend du temps et ne se fait pas du jour au lendemain.

N’oubliez pas d’être indulgent à votre égard et sachez reconnaître que lorsque vous sentez la colère monter, vous savez à ce moment que vous avez les outils nécessaires pour créer de nouvelles façons de vous comporter en prenant un moment pour nommer ce sentiment, tout en respirant pour atteindre un état de calme, afin de voir plus clairement la situation telle qu’elle est réellement.



À propos de l’auteur

Le docteur Bruce Freeman est directeur de l’expérience patient chez dentalcorp. Il aide les dentistes du Canada à atteindre des succès cliniques qui se traduisent par la meilleure expérience possible pour leurs patients.

Conférencier international sur l’orthodontie clinique, les douleurs faciales, l’expérience du patient et la planification chirurgicale virtuelle, Bruce est également codirecteur de l’unité de la douleur faciale de l’hôpital Mount Sinai. De plus, il dirige le Wellness Program for dental residents [Programme de bien-être pour les résidents en dentisterie] de l’Hôpital Mont Sinaï, soulignant comment les soins personnels entraînent les meilleurs soins aux patients.

Bruce est diplômé avec spécialisation de l’Université de Toronto. Il a suivi le programme Advanced Education in General Dentistry [programme d’enseignement supérieur en dentisterie générale] au Eastman Dental Center de Rochester et est retourné à l’Université de Toronto pour obtenir son diplôme en orthodontie et sa maîtrise ès sciences en troubles temporomandibulaires et douleurs orofaciales. Professeur de yoga certifié, il a suivi des formations supplémentaires en techniques de respiration, en méditation et en mouvements tenant compte des traumatismes. Vous pouvez le joindre à l’adresse bruce@drbvf.com.

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