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Une période exceptionnelle pour l’industrie dentaire : s’adapter à la nouvelle norme rigoureuse en matière de prévention et de contrôle des infections

Posted Jan 9th, 2020 in Actualités, leadership éclairé, 2020

Julian Perez, vice-président de la gestion du risque et de la conformité chez dentalcorp


La profession de dentiste traverse une période de changement extraordinaire. Cette période est marquée par l’avancée rapide de la technologie, le développement de nouveaux champs de recherche, la révision de la réglementation et l’évolution des attentes face à l’idée que l’on se fait d’une visite chez le dentiste. Le changement est palpitant, mais peut également s’avérer une source de stress. Au cours des dernières années, l’intérêt des médias, des organismes de réglementation et du public pour la prévention et le contrôle des infections (PCI) s’est accru.

En raison d’une série de fermetures de cliniques et de poursuites judiciaires en recours collectifs en Ontario, les praticiens partout au pays accordent maintenant une très grande importance aux façons de promouvoir la sécurité des patients et d’éviter d’attirer l’attention pour de mauvaises raisons. Les changements amorcés en Ontario en 2016 se poursuivent aujourd’hui. Au cours du dernier trimestre de 2019, au moins quatre cliniques dentaires de l’Ontario et de l’Alberta ont dû fermer leurs portes en raison de manquements en matière de prévention et de contrôle des infections. Dans chaque cas, des avis ont été envoyés à des milliers de patients les informant que, malgré un faible risque de contamination, ils devraient subir un test de dépistage pour l’hépatite et le VIH.

Bien qu’aucune clinique de grande renommée n’ait fait l’objet d’une fermeture en Saskatchewan à ce jour, le College of Dental Surgeons of Saskatchewan (CDSS) a établi une nouvelle norme en juin : Prevention and Control Standards in the Oral Healthcare Facility (Norme de prévention et de contrôle des infections dans les établissements offrant des soins de santé bucco-dentaire).  Même si cela n’est pas facile, il est indispensable de s’y conformer. Le respect de cette norme détaillée de 68 pages exige une formation, des frais de consommation, un travail d’équipe, de la discipline et, surtout, une culture de sécurité et de conformité. Son adoption constitue en soi un rappel que la dentisterie est avant tout un art de guérison et que les professionnels de la santé bucco-dentaire ont le devoir d’assurer la sécurité de leurs patients et de veiller à ce que tout le personnel de la clinique travaille dans un environnement sans danger.

Par où commencer

Pour réussir à mettre en œuvre cette norme détaillée et complexe, il est nécessaire de la décomposer en une liste de vérification pouvant servir à des fins d’auto-vérification. Santé publique Ontario a publié un bon exemple d’une telle liste, intitulé « Liste de vérification pour la prévention et le contrôle des infections (PCI) dans le cadre de la pratique en cabinet dentaire ». Quelle que soit la forme adoptée, l’exercice vise à convertir la norme en une énumération de tâches et de procédures pouvant faire l’objet d’une gestion et d’une surveillance. Les éléments suivants sont des points de départ utiles en préparation d’une vérification en matière de prévention et de contrôle des infections.

  • Mettre en place des procédures écrites conformes aux normes et aux lignes directrices du CDSS
  • S’inspirer des normes du CDSS pour établir ses propres procédures dans sa clinique
  • Mettre en œuvre des formations afin de faire connaître la nouvelle norme à tout le personnel
  • S’assurer que le retraitement des instruments se déroule de façon unidirectionnelle
  • Voir à ce que tout élément retraité soit consigné afin qu’il soit possible de le retracer pour l’associer à un patient
  • Effectuer un contrôle biologique quotidien pour chaque stérilisateur
  • Rédiger un rapport sur la capacité de l’équipement de façon à s’assurer d’avoir un nombre suffisant d’autoclaves pour optimiser l’efficacité dans l’espace de retraitement

En plus de ces tâches, des rappels doivent être mis en place de telle sorte que la prévention et le contrôle des infections n’échappent pas à la vigilance des employés lorsque la clinique se sera mise en conformité. Par exemple, un test des conduites d’eau doit être fait chaque année et la date de ce test devrait être inscrite au calendrier dès le premier janvier. De même, on devrait prévoir des vérifications périodiques ainsi que des formations en matière de PCI au cours de l’année. La prévention et le contrôle des infections doivent faire partie de la routine d’une clinique. L’application de telles mesures doit devenir une seconde nature.

Demeurer conforme dans un contexte de croissance

Chaque fois qu’un changement important se produit dans une clinique, par exemple l’acquisition de nouveaux équipements ou l’ajout de personnel, il faut tenir compte de la façon dont cette nouvelle réalité pourrait interagir avec les procédures et protocoles de PCI en vigueur. Tout nouvel employé nécessite dès son entrée en service une formation en matière de PCI pour lui permettre de se familiariser rapidement avec les procédures à suivre. Le mode d’emploi du fabricant de tout nouvel équipement dentaire doit être consulté afin de prendre connaissance des considérations particulières en matière de PCI, le cas échéant. Les projets de rénovation doivent être réalisés conformément aux nouvelles normes du CDSS, etc.

Si votre clinique connaît une croissance ou que vous envisagez de l’accroître, vous devez tenir compte des répercussions possibles sur les infrastructures et le protocole établis en matière de PCI. Par exemple, la capacité de retraitement d’un centre de stérilisation existant peut être insuffisante pour accueillir le volume d’instruments qu’un spécialiste introduirait dans un nouveau poste de travail. Lorsque votre clinique et votre équipe s’agrandissent, les dentistes principaux doivent :

  • Se demander si la zone de retraitement est suffisamment grande pour accueillir des équipements supplémentaires et davantage d’instruments. Envisager de rénover ou de réorganiser les locaux de la clinique pour permettre une capacité de l’équipement efficace. Il sera ainsi beaucoup plus facile pour le personnel de se conformer à la réglementation actuelle en matière de PCI et cela empêchera l’engorgement de la zone de retraitement.
  • Mobiliser les employés et les cliniciens en vue de planifier des rénovations axées sur la prévention et le contrôle des infections. Cet élément est essentiel afin de s’assurer d’obtenir leur appui et leur engagement.
  • Envisager de mettre en place un logiciel de traçabilité. Améliorer la traçabilité au moyen d’un système informatisé constitue une façon pratique de retracer les ensembles propres au patient plus efficacement et de consulter l’historique du processus de stérilisation. Cela entraîne une réduction importante des risques pour le dentiste et la clinique, tout en réduisant le temps de travail de l’équipe de la clinique.
  • Envisager d’embaucher un technicien en stérilisation. En ayant une personne assignée au retraitement des instruments, vous libérerez du temps à l’horaire des hygiénistes et des assistants dentaires. Ceux-ci pourront ainsi prodiguer des soins à un plus grand nombre de patients. Les avantages économiques associés à l’embauche d’un technicien en stérilisation tendent à l’emporter sur les dépenses en matière de main-d’œuvre. 

Depuis de longues années, les professionnels de la santé bucco-dentaire de la Saskatchewan offrent avec compassion des soins de haute qualité au public. En tant que professionnels possédant un ensemble unique de connaissances et de compétences, vous devriez adopter les nouvelles normes de contrôle des infections afin de conserver la solide réputation de votre profession. Au niveau le plus fondamental, la prévention et le contrôle des infections visent à créer un environnement efficace et sans danger pour les professionnels de la santé bucco-dentaire afin qu’ils puissent offrir des soins de qualité à tous les habitants de la Saskatchewan. Vu sous cet angle, il ne vous reste plus qu’à adopter cette approche essentielle à la réussite de votre clinique dentaire.


À propos de l’auteur

Julian Perez est le vice-président de la gestion des risques et de la conformité chez dentalcorp et est chargé du développement, de la mise en place et de la supervision des normes, des programmes et des systèmes à l’échelle de l’entreprise visant à aider les cliniques à offrir des soins optimaux aux patients. Ayant travaillé pour une entreprise juridique de Wall Street à Manhattan ainsi que pour un programme de responsabilité professionnelle proposant une défense à plus de 10 000 dentistes dans le cadre de poursuites pour négligence professionnelle, Julian dispose d’une expérience solide dans le secteur juridique. Il est titulaire d’un baccalauréat de l’Université de Yale et d’un doctorat de la faculté de droit de l’Université Columbia.

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